La tactique du gendarme
212/04/2017 par Thomas Fiera
Vous me connaissez, je ne suis pas du genre à tresser des lauriers à la maison poulaga ou aux pandores… Pour les vieux anars romantiques comme moi, l’uniforme, quel qu’il soit, à des vertus allergisantes qui n’ont rien à envier à celles de l’arachide ou de la fraise des bois.
Quand on a un chat qui s’appelle Bonnot et que l’on collectionne les livres sur la Commune de Paris, vous imaginez bien que le gendarme, qui non content d’être flic est en plus militaire, présente autant d’attrait qu’une visite chez un dentiste en panne d’anesthésiant.
Tout ça pour vous dire que quand Ferrero – mon Watson à moi – m’a proposé de lire Woorara, un roman relatant les aventures d’un pandore de la pampa Limousine et Auvergnate, j’ai bien failli le balancer par la fenêtre et je ne parle pas du livre.
Il a réussi à me convaincre en insistant sur le fait qu’il avait rencontré l’auteur, Sébastien Vidal, au salon Lire à Limoges et que cet ancien gendarme était sympa, drôle, ouvert, plutôt anticonformiste et aux antipodes de l’adjudant Cruchot.
Ferrero peut être plus relou qu’un morback amoureux quand il s’y met et je finis donc par céder.
Sans regret.
Car Woorara est un super polar. Sérieux et rigoureux dans les aspects procéduraux, plein de suspens et d’humour et surtout farci d’humanité. On y trouve aussi des chouettes nanas comme je les aime : belles, libres et surtout indépendantes. De vraies copines d’Adélaïde ou de Manu. Mêmes les méchants y sont intéressants, plein de subtilités et de nuances.
Ce beau roman sur la toxicité de la vengeance est aussi un hommage à une région dont l’auteur est manifestement amoureux et qu’il m’a presque donné envie de visiter, ce qui est en soi un exploit, vu le peu d’affection que je porte à la cambrousse.
Donc voilà un bouquin que je vous conseille mais surtout ne répétez pas que c’est moi qui vous l’ai dit : j’ai une mauvaise réputation à défendre…
Quant à l’auteur, même s’il semble être un chouette gars, qu’il ne se méprenne pas : je continuerai de chanter la fameuse chanson sur les gendarmes et la maréchaussée…
Hé bé ! Décidément le hasard qui nous a placés côte à côte à Lire à Limoges a fait les choses bien. Mais comme le dit Francis Cabrel dans sa chanson Madame l’Aventure, « le hasard souvent, est un rendez-vous ». Cher Thomas, on ne se connaît pas, je ne connais que ton « Watson ». Tu as bien disséqué et analysé « la bête », et pour ça je dois te remercier avec chaleur (mais sans effusion, tu as une mauvaise réputation à défendre). Un lecteur qui lit juste est un lecteur qui va plus loin, qui se laisse imprégner, même après avoir fini sa lecture. Enfin, rassure-toi Thomas, je suis un admirateur d’André Raimbourg, c’était un sacré acteur et un homme qui transpirait l’humanité par tous les pores. Merci l’ami !
[…] ! Après avoir dit du bien d’un ancien gendarme, voilà que je chante les louanges d’un ancien flic. Il faut que je […]