Elle a franchi le mur du çon !
106/11/2019 par Thomas Fiera
Ernest Renan, qui n’est pas mondialement connu comme étant un petit rigolo, avait dit naguère : la bêtise est la seule chose qui puisse donner une idée de l’infini.
L’Univers, lui aussi infini et qui donnait le vertige à Pascal, la migraine à Einstein et beaucoup de travail à tous les autres, a nécessité la création d’unités de mesure spécifiques pour tenter d’exprimer son immensité en des termes aisément manipulables et appréhendables par l’esprit humain : l’année lumière (la distance parcourue en un an par la lumière) ou même le PARSEC qui – comme chacun sait ou devrait savoir – est défini comme valant exactement 348 000 / π unités astronomiques, soit environ 3,26 années-lumière.
Pour mesurer la bêtise ou, tout au moins, tenter de l’exprimer, de la contenir, de la ramener à une échelle concevable, l’unité de mesure adéquate nous faisait défaut et l’on était condamné à accumuler les métaphores forcément boiteuses : bête à manger du foin, ramolli du bulbe, con comme un verre à dent, sinistré synaptique, j’en passe et des meilleures…
Pour être amusantes, cocasses ou vaguement évocatrices, ces expressions n’en manquaient pas moins de la rigueur scientifique et de la précision mathématique et sémantique qui seules peuvent satisfaire une intelligence éprise d’exactitude.
Cette lacune est désormais réparée et nous disposerons à l’avenir d’une unité de mesure, d’un mètre étalon qui permettra de mesurer la bêtise et probablement – par extrapolation – la connerie : le Graziani !
Cette unité doit son nom à Julie Graziani, courageuse exploratrice des immensités glacées du vide cérébral qui, n’écoutant que son courage et son sens de l’intérêt général, n’a pas craint de repousser les limites connues de la stupidité la plus crasse.
« Si on est au SMIC, il ne faut pas divorcer. »
« ça vous viendrait à l’idée d’avorter d’un bébé parce qu’il est noir ? »
« Dingue ! Une forêt, ça peut brûler parfois ? Genre, c’est du bois et ça brûle ? Désolée, mais le rapport avec le climat ou l’activité humaine n’a rien d’évident. Les incendies de forêt existaient déjà du temps des hommes préhistoriques. »
Ces magnifiques citations – qui ne constituent qu’un modeste florilège des œuvres de Julie Graziani – démontrent la formidable pugnacité de celle qui restera dans l’histoire comme la Marco Polo de la bêtise et la Mercator de la connerie, parvenant à la fois – mémorable exploit – à être l’exploratrice de nouveaux continents du ramollissement cérébral et la cartographe permettant d’en mesurer l’ampleur.
Souhaitons-lui de ne pas connaître le sort funeste de tant d’explorateurs à qui leurs voyages furent fatals et de ne pas rester à tout jamais bloquée dans la boucle para-logique d’un de ces raisonnements à la mords-moi-le-nœud dont elle est friande !
Quoi qu’il en soit et si un jour on devait élever un Panthéon pour abriter les plus grands abrutis de ce pays, qui en compte un certain nombre, nul doute qu’on y trouvera une stèle clamant bien haut :
à Julie Graziani
la Connerie reconnaissante.
C’est le genre de femme chez qui les règles sont une hémorragie cérébrale ! Juste à voir ses convictions sociales, politiques et religieuses…