HARCÈLEMENT (extrait)

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21/09/2013 par Thomas Fiera

VOICI UN COURT EXTRAIT D’UNE NOUVELLE AVENTURE DE THOMAS FIERA PUBLIÉE PAR NUMERIKLIVRES.

C’était au mois de novembre je crois. Une de ces journées pouacres et glimoreuses où l’on se dit en contemplant les vitres embuées de grisaille qu’il est peut-être temps d’avoir un accident en se rasant. Bonnot, le chat chez qui je loge, m’avait cassé les noix sans discontinuer. Maussade et – c’est un comble – d’une humeur de chien, ce putain de greffier n’avait cessé de m’asticoter les nerfs et le conduit auditif en chouinant à qui mieux mieux.

Je commençais sérieusement à envisager de me fabriquer un calbute en peau de chat quand on toqua à mon huis avec un enthousiasme qui évoquait une descente de la Gestapo. M’étant répandu pour aller ouvrir, je me trouvai confronté à un petit homme nerveux dont les yeux marquaient onze heures un quart et qui en dépit d’un gabarit de crevette anémiée irradiait une énergie peu commune. Un vrai petit Tchernobyl portatif ce gars-là !

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Après les salamalecs d’usages, j’appris qu’il était DRH dans une banque de la région et que je lui avais été recommandé par un de mes anciens clients. Je n’eus pas à me creuser longtemps pour identifier la source de cette recommandation dans la mesure où la liste de ceux disposés à me recommander tiendrait largement dans le cache sexe d’un eunuque lilliputien. Ce n’est pas que je sois un mauvais enquêteur. Bien au contraire ! C’est plutôt qu’en fouillant dans leurs latrines, j’exhume souvent des souvenirs encore fumants dont ils se passeraient bien.

C’est la vie.

C’est la mienne en tout cas.

Bref.

L’affaire était la suivante. Un salarié de leur réseau menaçait de porter plainte pour harcèlement contre son directeur d’agence qu’il accusait de lui faire subir mille et une avanies et humiliations. Le salarié en question semblait être un jeune homme plein d’avenir ce qui dans le jargon bancaire ne pouvait signifier que deux choses : qu’il possédait une langue sinueuse apte à s’insérer dans l’entrefesses de sa hiérarchie ou qu’il était un vendeur fou capable de fourguer une citerne de vaseline à un proctologue en pré-retraite.

La seconde hypothèse était la bonne : le jeune homme explosait ses objectifs commerciaux et d’aucuns y voyaient une possible source de jalousie de son manager.

Quant à ce dernier, il présentait une longue carrière de grognard loyal et sérieux quoique sans brio. De l’avis général, c’était plutôt un bon gros père un peu lourdingue dont la gourmette king size, les blagues vaseuses et les costards à chier contre trahissaient le besogneux ayant fait ses premières armes dans le porte à porte. Au final, un bon gros con que l’on pouvait imaginer jaloux d’un jeune loup mais que l’on voyait mal dans le rôle d’un pervers narcissique au cœur froid.

Sauf que…

(à suivre CHEZ NUMERIKLIVRES)

Une réflexion sur “HARCÈLEMENT (extrait)

  1. princesse101 dit :

    J’adore, comme toujours, je me bidonne devant les mots exquis de Thomas Fiera !

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