Fillon : Pétain coup !

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23/11/2016 par Thomas Fiera

Thésauriser ; empêcher le renouveau, le mouvement ; s’interdire l’élan, la dépense, la générosité et naturellement l’interdire aux autres ; avoir peur ; cultiver le passé et la nostalgie… Autant de symptômes qui caractérisent ce que les freudiens nomment la rétention : on serre son petit cul, on retient son caca, on l’enferme dans un coffre bien profond et de temps à autre, durant les nuits de pleine lune, on va couver d’un regard amoureux ce précieux trésor.

Bien sûr, pour des tas de raisons liées à l’histoire de chacun, ce genre de symptômes peuvent se manifester chez des individus très variés et sans doute avons-nous tous nos petites zones de rétention mentale où nous enfermons soigneusement nos pensées sans domicile fixe.

Mais il est un type humain qui a sans conteste porté la rétention au niveau de l’art, je veux parler naturellement du bourgeois-catholique-de-province-coincé-du-cul. (En un seul mot et sans reprendre son souffle).

Depuis un certain printemps de 1968, cette catégorie de la population (qui peut ne pas être catholique, ne pas vivre en province mais sera toujours coincée du cul) vit un véritable calvaire. Là où tout n’était que calme, ordre et non volupté s’est imposé le bazar, la chienlit comme disait feu un général, coincé du cul en chef et par ailleurs grand ordonnateur de la rétention nationale.

La chienlit on vous dit : plus de coupe au bol, plus de tabliers dans les écoles, finie la messe du dimanche, les femmes ont le droit de quitter leur cuisine, peuvent même ouvrir leur gueule et puis du sexe, partout, du sexe, encore du sexe ! Et même pas sous les draps ! Dans le noir ! Non ! Du sexe en pleine lumière ! Un vrai sabbat ! Et toutes ces choses contre nature que l’on n’ose même pas nommer ! Et puis tous ces métèques qui envahissent le vieux pays, ses vallons, ses clochers…

Angoisse ! Angoisse ! Angoisse !

Depuis 68, presque cinquante ans à raser les murs, à faire profil bas, à ne plus oser défendre la morale et les bonnes mœurs de peur de se faire moquer ou conspuer par tous ces dégénérés-gauchos-bobos-métèque-pédés-gouinasses-à-cheveux-longs-ou-sales… Cinquante ans à dissimuler la nostalgie de l’autorité, des colonies et de la sainte alliance du sabre et du goupillon.

Cinquante ans !

Et voilà – miracle inespéré, vision séraphique – qu’un preux chevalier à la triste figure vient mettre son bras viril et armé au service de cette noble croisade : revivifier la bonne vieille droite moisie qu’on croyait avoir été enterrée avec Mauriac.

Que le champion des coincés du cul s’appelle Fillon (prononcez Fion) constitue un genre de lapsus politique qui aurait enchanté ce bon vieux Sigmund.

Fillon (prononcez Fion) est effectivement le champion toute catégorie de la rétention anale : ultra-conservateur, misogyne, nostalgique de la république banania shootée au colonialisme, adepte d’une histoire cocardière et chauvine, vaguement xénophobe et résolument adepte du « bien dégagé derrière les oreilles siouplé » ce mec ne se prétend « libéral » qu’en matière d’économie.

Encore faut-il préciser qu’il a une vision assez spécifique du libéralisme : que les riches puissent s’enrichir encore plus pendant que les pue-la-sueur marnent en silence. Tous ces foutus parasites de pauvres n’ont que ce qu’ils méritent : ils occupent la place que Dieu a prévu pour eux ! Alors qu’ils ferment bien bien leurs gueules et qu’ils n’aient pas le toupet de remettre en question l’ordre divin : les riches au château, les pauvres à la mine, les femmes à la cuisine et les bougnoules en bougnoulie !

Thomas Fiera botte le cul des imbéciles... Un job a plein temps !

Thomas Fiera botte le cul des imbéciles… Un job a plein temps !

Que ce monsieur Fillon (prononcez Fion) n’ait jamais réellement travaillé une minute de toute sa foutue existence, ne l’empêche pas de donner des leçons de morale économique à tous les salariés en qui il ne voit qu’une bande de feignasses trop payées. Ce gars, député à 22 ans grâce au décès subit de son mentor et qui depuis, vit aux crochets de la République, se permet de vouloir nous faire suer le burnous encore plus.

Que sait-il du travail ? De l’effort ? Des fins de mois difficiles ? Ce bouffeur d’hostie patenté me fait penser à ces curaillons qui se mêlent d’avortement, de sexualité ou de vie amoureuse… qu’ils sont supposés ne pas pratiquer. (Les enfants de chœur et les jeunes scouts cela ne compte pas…). Je présume que c’est une habitude de catho que de régenter ce que l’on ne veut pas connaître…

Bien sûr, personne ne conteste que la République soit à réinventer, le pacte social à reconstruire, l’économie à relancer et les valeurs de la société à refonder… Mais ce n’est certainement pas en remettant au goût du jour des sixties poussiéreuses ou en raccommodant de vieux lambeaux de pétainisme que l’on y arrivera.

Monsieur Fillon (prononcez Fion), si vous avez du plaisir à contracter vos petits sphincters et à renifler voluptueusement l’odeur de vos vieux cacas, libre à vous – chacun ses plaisirs – mais gardez-vous bien de vouloir nous imposer vos tristes passions solitaires.

Au pays de Rabelais et de Voltaire, les pisse-froid, les ramollis du bulbe et de la verge, les coincés du fessiers, les attristés du cervelet et les amputés du cœur et de la tripe n’ont pas leur place.

Tenez-vous le pour dit !

Et toc !

 

7 réflexions sur “Fillon : Pétain coup !

  1. louisebelette dit :

    Wouarrrffff , ça c’est bien gniaké !

  2. Ikarus dit :

    Fion = pâtisserie Vendéenne traditionnellement servie lors des fêtes de Pâques ou des communions. CQFD 🙂

  3. Bifane dit :

    Comment ce sinistre a-t-il pu arriver là ? On se demande si la gauche ne serait pas bien inspirée de lui opposer Jean-Marc Ayrault, pour faire bonne mesure…
    Je me permets de partager, comme un plaisir qu’on ne goûte jamais si bien qu’en le donnant à goûter à ses amis.

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